Notre petit patrimoine lié à la frontière

L’Avesnois est une région frontalière, de conflits mais aussi d’échanges économiques et d’influence culturelle. Cette réalité historique se lit encore dans le paysage et certains éléments du patrimoine bâti en témoignent.

 

Les bornes frontières

Elles apparaissent dans notre territoire au cours du XVIIIe siècle avec la division du Hainaut en deux parties, l’une devenant Française, l’autre, Autrichienne. C’est plus exactement avec le Traité d’Utrecht en 1714, que le tracé entre la France et l’Autriche est déterminé. Ainsi la frontière sépare le Hainaut méridional (Valenciennes, Maubeuge et Avesnes) de la partie septentrionale (Mons, Ath et Lessines). En 1815, à la fin du Premier Empire, les limites déjà bien en place se figent définitivement entre la France et les Pays-Bas. En 1830, les Pays-Bas méridionaux deviennent officiellement la Belgique.

Divers types de bornes frontières sont encore visibles à ce jour : la borne à modénature héraldique portant le blason du propriétaire des terres, à savoir la fleur de lys pour le roi de France et l’aigle bicéphale pour l’empereur du Saint-Empire romain germanique. La borne à modénature millésimée ne comporte que la date de sa mise en place. La borne à modénature succincte ne dévoile que peu d’indications. Enfin, la borne sans modénature ne possède aucune gravure mais est de hauteur significative, marquant souvent le franchissement de la frontière sur une voie droite. Une telle borne est visible à Taisnières-sur-Hon, située sur la route de Mons rappelant l’emplacement de l’ancienne douane.

La commune recensant le plus de bornes de tous types est La Flamengrie dans le Bavaisis avec 44 exemplaires. Si vous souhaitez les découvrir à pied ou à vélo : Circuit des Bornes Frontières

D’autres activités en lien avec la frontière existent comme le Musée de la Douane à Hestrud ou la balade historique « Malplaquet 1709 » téléchargeable sur l’application mobile Baladavesnois.

Casemate ou blockhaus ?

Casemate en français, blockhaus en allemand ou bunker en anglais. Trois mots pour définir un espace partiellement enterré, appartenant à un système fortifié, permettant la protection et l’attaque de l’ennemi.

Le Parc naturel régional de l’Avesnois possède uniquement des casemates sur son territoire car ces systèmes défensifs ont été érigés par les Français entre 1934 et 1939 en prolongement de la ligne Maginot. Elles sont disposées en lignes de défense ou isolées, protégeant ainsi une voie de communication : route, voie ferrée, pont ou cours d’eau.

Les embrasures de tirs sont disposées latéralement pour viser le flanc de l’ennemi tout en se prémunissant des coups de face. Ces édifices comportent des orillons, petite ouverture permettant la visibilité, et des chambres de tir. Le nombre de ces aménagements dépend de l’usage et de la zone à défendre. Ainsi à Houdain-lez-Bavay, la casemate visible depuis la rue de la Roue d’Or, possède 2 orillons et 1 chambre de tir.

Cette ligne de défense est franchie par le général Rommel et ses panzers le 16 mai 1940 à Clairfayt et Trélon pour ensuite être prise à revers à Wargnies et Amfroipret du 20 au 22 mai.

Même si certaine action donne une seconde utilité à ces édifices, comme leur transformation en gîte à chauves-souris ou en stockage agricole, la majorité est laissée à l’abandon.

 

La protection du petit patrimoine

Le petit patrimoine comprend tous les petits édifices construits par l’Homme, à vocation utilitaire et en lien avec les coutumes ou les traditions en cours lors de son édification. Dans le cadre de l’élaboration du Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi), le Parc naturel régional de l’Avesnois a recensé l’ensemble de ce petit patrimoine se déclinant sous forme de chapelle, d’oratoires, de lavoirs, de kiosques, de casemates… Afin de le préserver au titre de l’article L.151-19 et de le valoriser à travers diverses actions et notamment l’implantation de panneaux informatifs.

 

Parc naturel régional de l’Avesnois

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