Notre petit patrimoine lié à l’eau

L’Avesnois est parsemé de petits éléments anciens appelés « petit patrimoine ». Lavoirs, fontaines, pompes… En sont quelques exemples. Au travers de ses matériaux (pierre bleue, fer forgé) et de ses fonctions (culte ou utilitaire) ils nous racontent aujourd’hui l’histoire de l’Avesnois et les modes de vie de ses habitants. Leur fonction originelle étant aujourd’hui obsolète – on ne lave plus son linge au lavoir communal – ils sont devenus fragiles et vulnérables aux outrages du temps. Pourtant, ils font partie de l’identité de ce territoire et participent à la qualité de cadre de vie.

Le Parc naturel régional de l’Avesnois recense des éléments de petit patrimoine et donne des recommandations pour les restaurer et les transmettre aux générations futures dans le guide préserver et valoriser le petit patrimoine rural. De plus, des fiches techniques de restauration du bâti ancien, ainsi qu’un livret d’exemples abordant 14 chantiers de restauration, ont été mises à disposition du public dans le cadre du projet Trans-Formation du Patrimoine. 

 

Les abreuvoirs

Les abreuvoirs, aménagés dans les cours de ferme ou en bord de voies, comportent une pente douce, parfois pavée, pour permettre l’accès des animaux. L’élargissement des voies de circulation ainsi que la disparition de la traction animale au milieu du XXe siècle a engendré la suppression de cette forme de distribution d’eau.

 

Les fontaines

Dédiées à une divinité, puis lors de la christianisation à un saint ou une vierge, les fontaines étaient l’un des seuls lieux d’alimentation en eau potable avant la mise en place du réseau d’alimentation public de l’eau au XXe siècle. C’était donc un lieu d’échanges où se retrouvaient toutes les couches sociales. Elles sont aujourd’hui un élément identitaire du paysage.

On retrouve ainsi, de nombreuses fontaines sur les places communales ou aux abords des cours d’eau. Chacune possédant des spécificités liées à son emplacement ou ses matériaux.

Des chantiers de restaurations ont eu court ces dernières années pour restaurer et valoriser ce petit patrimoine, ainsi en 2013 les fontaines Saint-Maurice de Dimechaux et Couillette de Lez-Fontaine ont pu être restauré.

Les lavoirs

L’origine des lavoirs remonterait au minimum à l’Antiquité puisque les Gallo-Romains étaient déjà soucieux de leur hygiène. Ils se sont ensuite développés sous l’impulsion de Napoléon III au XIXe siècle pour lutter contre les épidémies. Les lavoirs étaient souvent associés à une fontaine. Le nettoyage des textiles incombait aux femmes, le lavoir jouait donc un rôle social important.

Les lavoirs présentent généralement des grandes margelles en pierre pour les étapes de lavage et de rinçage. Certains sont couverts d’une toiture portée par d’élégants poteaux métalliques.

Des chantiers de restaurations ont eu court ces dernières années pour restaurer et valoriser ce petit patrimoine, ainsi en 2013 le lavoir d’Orsinval et le lavoir de Dourlers ont pu être restauré.

 

Les puits

L’approvisionnement en eau potable, vital pour l’être humain, effectué par puisage des eaux des nappes phréatiques au moyen d’un puits est connu et mis en œuvre depuis l’Antiquité. Ce moyen individuel restera en vigueur jusqu’à la mise en place d’un système d’adduction d’eau collectif.

Ce type d’aménagement est fréquemment employé dans les cours de fermes du territoire. Plus particulièrement, sur le plateau Quercitain et notamment sur la commune de Jolimetz, la faible profondeur de la nappe phréatique a permis la construction de nombreux puits de pâture, souvent situés au centre de la parcelle.

 

Les pompes à eau

Les pompes permettent un approvisionnement en eau grâce à une action mécanique. La majorité de ces dispositifs ont été associés à un puits au XIXe siècle. Seuls de rare cas indiquent qu’elles ont été aménagées à partir de rien ou qu’elles ont remplacés une structure ancienne.

En métal ou embellit de pierre bleue, mécanique ou électrique, ce type d’aménagement courant tant dans les villes que les villages, possède quelques variétés.

Les changements de mode de vie du dernier siècle ont fait peu à peu disparaitre la nécessité de ce type d’aménagement. Il est toutefois possible d’en rencontrer en zone rurale où elles sont principalement utilisées par les agriculteurs.

 

Les petits ponts

Le franchissement des ruisseaux ou rieux se faisait généralement par des gués à l’époque gallo-romaine et durant le Moyen Âge. La modernisation du réseau viaire au XVIIIe siècle et surtout celle du XIXe siècle concernant les chemins ruraux, engendra la mise en œuvre de moyens de franchissement plus pratique et à l’échelle des voies. La réfection systématique du réseau à compter de la seconde moitié du XXe siècle entraîne le remplacement des petits ponts par des ouvrages plus standardisés.

Ces petits ponts, outre le fait qu’ils témoignent du savoir-faire des artisans l’ayant construit, sont un refuge pour la biodiversité. En effet, les cavités entre les pierres confèrent un milieu favorable au développement de l’habitat de certains animaux, tel que la bergeronnette des ruisseaux. Ce petit oiseau jaune et gris, caractéristique des cours d’eau de l’Avesnois, nidifie dans ces cavités.

 

Les ventelleries

Les moulins ont joué un rôle fondamental pour l’économie rurale et leur fonctionnement était essentiel pour les habitants. Ils furent au cœur de la vie des villages, du Moyen Âge au XIXe siècle. Avant la Révolution, leur utilisation était sous le contrôle d’un abbé ou d’un seigneur. Ils étaient appelés moulins banaux car leurs propriétaires percevaient une redevance, un ban.

Un accroissement spectaculaire du nombre de moulin aura lieu au XIXe siècle, dû au développement des industries locales.

 

Un patrimoine restauré par les agents communaux

Les agents communaux sont un maillon essentiel de l’entretien et de la préservation du petit patrimoine rural. Pour améliorer leur connaissance des techniques adaptées à l’entretien et à la restauration du bâti ancien, le Parc naturel régional de l’Avesnois et ses partenaires français et belges ont mis en place des chantiers de formation aux techniques d’entretien et de restauration du bâti ancien. Le principe est simple : chapelles, fontaines, lavoirs… Servent de support de formation, ainsi les agents, encadrés par des professionnels du bâti ancien, se forment en restaurant.

De 2010 à 2013, 14 édifices seront ainsi restaurés sur le territoire transfrontalier du projet Interreg Trans-formation du patrimoine.

 

La protection du petit patrimoine

Le petit patrimoine comprend tous les petits édifices construits par l’Homme, à vocation utilitaire et en lien avec les coutumes ou les traditions en cours lors de son édification. Dans le cadre de l’élaboration du Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi), le Parc naturel régional de l’Avesnois a recensé l’ensemble de ce petit patrimoine se déclinant sous forme de chapelle, d’oratoires, de lavoirs, de kiosques, de casemates… Afin de le préserver au titre de l’article L.151-19 et de le valoriser à travers diverses actions et notamment l’implantation de panneaux informatifs.

 

Parc naturel régional de l’Avesnois

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