Rencontre avec Yannick Przeszlo agriculteur bio à Beugnies depuis 23 ans et Co-président du comité de pilotage du plan bio en Avesnois

Au regard des bons résultats et de la dynamique bio en Avesnois, le Parc se réengage dans un plan bio. A cette occasion nous avons souhaité rencontrer Yannick Przeszlo agriculteur bio à Beugnies depuis 23 ans et Co-président du comité de pilotage de ce plan bio.

Installé depuis 1998 sur une exploitation de 30 hectares tout à l’herbe avec prairies permanentes, Yannick s’est converti en agriculture bio 4 ans plus tard.  Aujourd’hui, il est un bio convaincu.

Yannick est passé en agriculture biologique car il s’est vite rendu compte que pour produire plus de lait, et gagner sa vie, il fallait qu’il achète, en complément, des aliments pour nourrir son troupeau. Mais acheter des aliments à l’extérieur c’est aussi du bénéfice en moins !

Il a mis à plat ses pratiques par rapport à son pâturage. Un technicien lui a présenté le cahier des charges de l’agriculture bio. Il correspondait à sa façon de voir les choses et à son exploitation. Produire moins, mieux, vendre son lait à un meilleur prix et respecter le bien-être animal. Une vache est conçue pour être en liberté et manger de l’herbe !

En 2006, avec l’Agence de l’eau et le Parc, une expérimentation est menée sur le bassin versant Saint-Aubin/Sars-Poteries pour développer l’agriculture bio.  Beaucoup de réunions, de diagnostics sont organisés ce qui a permis de vulgariser la bio. Cette volonté politique conduira à afficher dans la Charte du Parc l’objectif d’atteindre 30 % de la SAU agricole en agriculture biologique. En 2022, on compte 170 fermes biologiques sur le territoire du Parc, soit 10 % des exploitations agricoles. L’Avesnois est toujours le 1er territoire bio des Hauts-de-France avec 8 700 hectares en bio !

Depuis 2016, Yannick gère ses prairies en pâturage tournant dynamique : il a divisé ses 27 hectares en 30 paddocks. Ses vaches restent au maximum 3 jours par paddock et il organise les vêlages en février / mars. En fait, il respecte simplement le cycle naturel de la vache. Et ça lui permet de ne pas traire en janvier et février. Une utopie pour ses collègues agriculteurs !

Yannick est toujours en réflexion pour améliorer son système. Prochainement, il souhaite planter 2 km de haie autour de ses paddocks. Les vaches ont besoin de haies pour se protéger du soleil en été et des intempéries en hiver et c’est aussi un refuge pour la biodiversité locale. Une haie doit être entretenue, mais pas taillée au cordeau, car dans ce cas elle est souvent une contrainte pour l’exploitant.

Aujourd’hui, convertir son exploitation en agriculture biologique c’est plus facile. On n’a pas à avoir peur ! Les retours d’expériences sont nombreux et l’accompagnement est là. Les partenaires travaillent tous ensemble sous la coordination du Parc de l’Avesnois pour épauler les exploitants dans cette démarche.

L’agriculture bio, c’est économiquement rentable, c’est une certitude, même si ces derniers mois le prix du lait a diminué. Yannick, le dit, il faudra réfléchir à créer un outil collectif permettant de transformer le surplus de lait produit au printemps, quand la richesse de l’herbe du bocage offre aux vaches l’énergie pour produire un maximum de lait.